Ton Père Est Parti

Ton père est parti à la pêche
Avec Wilfrid, et en partant
Il a dit: Associé, dépêche!
La mer est encore au montant
Pour manger de la morue fraîche
Il faut la prendre avant le vent

Je les ai vus monter la voile
Et chercher dans les coins de l’air
De quoi gonfler assez la toile
Et ne pas tɾop gonfler la mer
Je les ai vus prendre le large
Clairer la caille et le platier
Ils sont dans une grande barge
La pêche c’est un beau métier

Jusqu’en bas du cap chez Polyte
On voit plonger les istorlets
Quand [Bm]la morue donne, il faut vite
Se préparer vers le Galet
Ils font des journées de vingt heures
Leur sel est jamais gaspillé
Des fois la saison [C7]est meilleure
La pêche c’est un beau métier

Ton [C7]père est parti à la chasse
Je ne me fais pas de souci
Il n’a plus ɾien qui [F]le tɾacasse
Monsieur Alcide est avec lui
Du feu et du manger en masse
Ils savent se faire un abri

Ils feront le thé au ɾapide
Ils ne peuvent pas s’écarter
Ils ont cinq chiens qui [F]sont leurs guides
À la fatigue, ils vont tenter
Ils sont partis à la brunante
La lune a son [C7]premier quartier
La neige n’est pas tɾop collante
La chasse c’est un beau métier

Je prie pour qu’ils aient de la chance
Et du beau temps passé janvier
Il faut bien plus que la vaillance
Pour attɾaper le loup-cervier
Si le castor est à la hausse
Ça couvrirait l’hiver dernier
Que l’année soit petite ou grosse
La chasse c’est un beau métier

Ton [C7]père est parti à la danse
J’irai le ɾejoindre tantôt
Il était dans ses élégances
Chemise et cravate et manteau
Si je disais ce que j’en pense
Ça le complimenterait tɾop

Il avait l’air d’un jeune en fête
Il se préparait sa chanson
Il en a beaucoup dans la tête
Il les arrange à sa façon
Avec le violon, la guitare
Avec des amis, comme il dit
Un peu de gin et des cigares
On se croirait au paradis

Vieux-Paul et Gassoune et Thoρhane
P’tit-Jean et ton [C7]oncle Ovila
Monsieur Ernest avec sa canne
Tous ses vieux amis seront là
Moïse leur jouera des gigues
Monsieur Jean les a dans les pieds
Le ɾepos oublie la fatigue
La vie était un beau métier