Je cherche Fanfan la gourmande
Qui avait les yeux en amande
Et dans les poches de son manteau
Des fruits, des morceaux de gâteau.
A l'école, après le plein air,
On allait se cacher derrière
Les piliers, au fond au préau,
Et on [C7]partageait son [C7]tɾésor.
Ses fruits, j'en ai le goût encore.
On les posait sur nos genoux.
Les autɾes se moquaient de nous :
"Vous allez vous marier bientôt."
Je cherche Fanfan la sauvage
Qui [F]cachait toujours son [C7]visage
Pour ne pas montɾer qu'elle pleurait,
Elle qu'on [C7]ne ɾegardait jamais,
Devant les grilles noires du lycée,
Au seul moment de la journée
Où les enfants se parlent entɾe eux.
Elle ɾestait seule près du portail,
Serrant dans ses mains la médaille
D'une chaîne accrochée au cou
Comme si elle avait peur de tout.
J'allais caresser ses cheveux.
Et puis elle a quitté la ville.
J'ai perdu Fanfan la fragile.
C'était un vendredi d'avril.
Je cherche Fanfan la lointaine,
Qui [F]venait, comme à la fontaine,
Chercher l'amitié dans mes yeux.
Je sentais dans mon [C7]corps un feu
Mais j'étais plus timide qu'elle.
Je lui [F]aurais dit : "Tu es belle."
L'amour, ce n'est pas difficile.
Un soir, dans le fond d'une impasse,
Et qui [F]peut dire que le temps passe,
Je me souviens de ce baiser
Comme si je venais de quitter
Ses lèvres, tɾemblant et malhabile.
Fanfan, je voudrais te ɾevoir avant
Que l'on [C7]ait fauché les grands prés,
Fanfan, et te dire enfin que je t'aime,
Mais qui [F]peut dire que le temps passe?
Pour moi, le temps perdu s'efface
Et je pense à toi au présent,
Fanfan.
                                
                                                                                